C'est le monstre qui te hait. Moi, je t'aime
La genèse de Ciel d’hiver est intrinsèquement liée à celle de Ciel de Constellations, puisqu’avant, il s’agissait du même livre. L’histoire de Samuel et Curtis s’appelait « Une petite dose d’arc-en-ciel » et n’était pas censée durer très longtemps. Comme souvent, je me suis laissée avoir par mes personnages, et cette nouvelle s’est transformée en un véritable roman. Samuel et Curtis prenaient toute la place, et je sentais que je devenais de plus en plus complice avec eux. Pendant longtemps, j’ai cru ce roman maudit et incapable d’être fini. Désormais, il s’agit de ma plus grande réussite et de ma petite préférée.
J’avais très envie d’écrire une histoire sur la rédemption, non pas à cause de cette mode de justifier les actions de ses méchants, mais juste parce que le pardon est une valeur très importante à mes yeux. Certains de mes personnages en sont tout à fait capables, mais d’autres sont rancuniers ou tout simplement pas prêts. J’ai tenu, dans cette histoire, à montrer tous les cas de figure.
Curtis a été un personnage qui m’a hantée pendant de nombreuses pages. Au tout début de mon aventure avec les Cieux, il s’agissait de mon seul méchant, le seul détesté par les lecteurices, et un peu par moi, je dois l’avouer. C’est un soir que j’ai eu l’idée d’en faire le héros d’une petite histoire. Il avait trente ans, et il se rendait compte que sa vie ressemblait trait pour trait à celle d’un robot. L’unique chose qui le rendait vivant était sa nièce, qui n’a jamais connu le Grand Méchant Curtis. J’ai écrit quelques chapitres avant d’abandonner.
Pour être honnête, je ne sais plus comment j’en suis arrivée à vouloir le reprendre. Je me souviens juste que c’était en décembre, et que je venais de faire rentrer Samuel, alors à l’époque simple personnage secondaire de Ciel d’automne, dans une nouvelle dimension. Les liens se sont créés dans ma tête, et Curtis s’est imposé à moi, adolescent, à réclamer sa rédemption. C’est ainsi que mon histoire de méchants cherchant la rédemption est devenue une saison principale.
J’ai pris beaucoup de plaisir à rentrer dans la tête de Curtis, et de le suivre lors de son évolution au contact de Samuel. Ce garçon, assez solitaire, était habitué à ce que tout le monde le déteste et le juge. Il a en réalité juste besoin de quelqu’un qui l’accepte comme il est, et qui ne soit pas réfréné par son mauvais comportement. Il l’a d’abord trouvé dans sa relation amoureuse avec Samuel, mais je n’avais pas envie que cela se limite à la romance. C’est quelque chose que j’adore faire dans mes livres, et je me suis particulièrement lâchée avec Curtis. Quitter le microcosme de Clear Lake (l’école où la majorité de mes personnages se rendent) pour celui de South Coast (l’école de Curtis) m’a fait également beaucoup de bien. J’ai eu l’impression de redécouvrir mes propres personnages.
Anniversaire : 29 avril 1999
Nationalité : Pakistanaise
Orientation : bi
Surnom : N’en a pas vraiment, mais il possède un deuxième prénom utilisé par sa sœur
Couleur préférée : le rouge
Aime : la science-fiction, les vieilles séries, les jeux vidéo, sa sœur, Samuel, quand on ne le met pas dans une boîte, Dark Vador
Déteste : la culpabilité de ses actions passées, Monsieur Gribouillis, quand son père se rappelle qu’il a un fils
Samuel est de ces personnages qui ont pris de l’importance au fil des années. À la toute base, il n’était qu’un prénom lâché comme ça dans un spin-off sur Valentin, héros de Ciel d’été. Ensuite, il est devenu un love interest dans un spin-off sur Daisy (qui sera bientôt réécrit). Je ne le connaissais pas encore très bien, et j’avais l’impression qu’il me cachait des choses sur lui. Ces choses, il ne les supportait pas, et tout est ressorti lors de l’écriture de Ciel d’automne, quand ses actions qui ont fait de lui un méchant ont été éclairées au grand jour.
J’ai immédiatement été attachée à lui, parce que je voyais qu’il regrettait tout ce qu’il avait fait, mais qu’il était incapable de se demander pardon, ou de le demander aux personnes qu’il a blessées. Le regret, c’est une part importante de ce personnage. Samuel l’évoque beaucoup quand il a la parole dans la narration, et il le montre également aux autres — Curtis le premier. C’est d’ailleurs là que l’on voit le plus son évolution : à un moment donné, il cesse de tout regretter, de tout ressasser, et il vit enfin sa vie. Le côté regret est même presque plus fort que sa détestation de lui-même : Samuel regrette comment certaines choses se sont passées, et il regrette souvent de ne pas être hétéro (ou du moins, de ne pas continuer à se voiler la face). Pire encore quand ses attirances pour les garçons prennent bien plus de place que celles pour les filles.
Anniversaire : 20 janvier 1999 (mais ne le fête pas pour des raisons personnelles)
Nationalité : Irlandais (et fier)
Surnom : Samsam
Orientation : bi
Couleur préférée : le gris
Aime : les séries de science-fiction, les Sims (et surtout le fait de pouvoir se créer une vie entière sans oppressions), danser, Une petite dose d'arc-en-ciel, Curtis, sa sœur
Déteste : son père, les déchets, la pitié, la pression qu’on peut se mettre, faire le bouche-trou.
J’espère que vous avez désormais envie d’en savoir un peu plus sur mes personnages. Pour acheter le livre, c’est par là !
Résumé :
Curtis est un con depuis qu’il a dix ans. Trahissant son meilleur ami pour intégrer le groupe des enfants populaires, il a tout fait pour rentrer dans les cases que lui impose la société, quitte à nier sa propre identité. Mais bien malgré lui, il a appris qu’un triangle ne peut pas subitement se transformer en carré, même par la force de sa volonté. Il est ainsi considéré comme un méchant par son entourage, et il va tout tenter pour redorer cette image.
Samuel semble être le garçon parfait. Joueur de football, parfait gentleman avec les filles, il cache pourtant un sombre secret. A cause de son attirance pour d’autres garçons, et en particulier ceux de son équipe, il se déteste du plus profond de son être. Lui aussi, c’est un triangle qui veut devenir un carré. Et lui aussi, c’est le méchant d’une histoire. Tout ce qu’il espère, c’est qu’un jour, il aura le rôle du gentil.