Le rouge et le jaune, ça fait de l'orange

Rio Hardy

La genèse

Ciel d’automne est sans doute le roman qui a le plus profité de la réécriture lorsque j’ai changé de pays. J’ai entièrement refondu l’histoire, ainsi que ses personnages. Rio et Miho ont toujours été les plus discrets dans mon esprit, à vivre leur vie sans venir me déranger pour un oui ou pour un non (exception faite du football, où ils ont honte de moi parce que je ne comprends pas bien certaines règles). Je l’ai entamée sans prétention, en plein mois de septembre, avec un peu de musique dans les oreilles. C’est l’une des seules histoires, avec Ciel de printemps, où je n’ai pas fait de pause dans l’écriture. Je me suis laissée entièrement guidée par les personnages, parfois en bien, parfois en mal. C’est aussi grâce à ce roman que j’ai explosé mon record de mots écrits en un mois : durant l’année 2021, j’ai couché plus de 88 000 mots en compagnie de Rio et Miho.

Ciel d’automne, c’est une histoire qui prend son temps, contrairement à certains de ses confrères. Même si les personnages se connaissent très bien, les rapprochements sont plus lents, peut-être même un peu plus réfléchis. Ça a été un véritable bonheur de l’écrire.

Les personnages

À la première écriture, Rio était mon personnage le plus plat et franchement inintéressant. Je ne ressentais aucune passion provenant de lui, même quand il parlait du football. Lorsque j’ai entamé la réécriture, au moment de changer de pays, je me suis fait cette promesse d’améliorer Rio. Je ne pouvais décemment pas passer plusieurs mois et des dizaines de milliers de mots dans la tête de quelqu’un de plat. À l’heure où j’écris ces mots, je peux vous dire que j’ai honoré ma promesse.

À l’époque où l’histoire se déroulait au Japon, Rio jouait au baseball. J’avoue avoir été plus que contente de changer de sport et d’en adopter un plus « anglais » en déplaçant mon action. Rio est passionné par le football, qui occupe bon nombre de ses pensées et qui rythme ses journées. Il a toujours eu l’objectif de devenir professionnel, comme de nombreux gamins (principalement des garçons). Le truc, c’est que ça ne s’est jamais arrêté chez lui. Il n’a pas changé de but dans la vie :  obtenir le Saint Graal : la sélection en équipe nationale.

Une deuxième chose a été plaisante à écrire : la relation presque fusionnelle qu’a Rio avec sa maman. C’est la personne la plus importante de son univers, et il est parfois même un peu possessif avec elle — vis-à-vis de son frère surtout. Il pourrait se plier en quatre pour elle, et il a toujours dit qu’une fois son rêve réalisé, il la mettrait à l’abri — avec son père — dans une jolie maison avec un grand jardin. Les aventures que va vivre Rio le rapprocheront encore plus de sa maman.

Le deuxième pilier de son univers, c’est Miho. Même avant qu’il développe des sentiments pour lui, il ne s’imaginait pas sa vie sans lui. Ils se connaissent depuis l’enfance, ils ont grandi ensemble, et ils font tout ensemble : découvrir le football, déclarer qu’ils veulent devenir professionnels, être repéré par Clear Lake pour obtenir une bourse, jouer en tant qu’attaquant dans l’équipe sénior. C’est quelque chose sur laquelle j’insiste beaucoup dans la narration : ils sont les deux doigts de la main, et rien ne pourra les séparer.

Rio

Anniversaire : 17 février 1999

Nationalité : Irlandais

Orientation : bi et demisexuel

Surnom : le potiron

Couleur préférée : le rouge bordeaux

Aime : sa maman, le foot, Miho, le orange, les expériences de physique quantique avec les chats, Forest Gump, passer du temps avec ses proches.

Déteste : son frère (plus ou moins), l’abandon, l’impuissance, les mensonges (les siens et ceux des autres), se rendre compte que tout se règle avec l’argent

Miho est sans doute le personnage le plus mystérieux de toute mon équipe. Moi-même j’ai parfois du mal à le cerner, et à le comprendre, alors que c’est moi qui l’ai créé.

C’est une fleur bleue en puissance, mais qui se cache, de peur qu’on se moque de lui. Il tombe amoureux de Rio alors qu’il n’a que treize ans, et pendant quatre ans, presque cinq, il reste dans son coin, à nourrir son amour de sourires, de moments partagés, et de touchers volés. Miho est aussi obligé de se cacher, de se refouler parfois, à cause du sport qu’il pratique. Le football et le milieu sportif en général ne sont malheureusement pas très réputés pour leur ouverture vis-à-vis de l’homosexualité. Pendant de très nombreuses années, il a joué le jeu de ses coéquipiers, jusqu’à s’inventer une copine dans une autre école pour qu’on le laisse tranquille et qu’on ne se pose pas de questions. Il s’est ouvert sur le sujet avec une seule personne, et ça ne s’est pas spécialement bien passé.

Miho est aussi quelqu’un de très secret, qui a parfois peur d’extérioriser ses sentiments, pour diverses raisons : embêter ses proches, ou leur faire exprimer trop de pitié, qu’il déteste. Il a l’habitude de tout garder pour lui, et son accident n’arrange pas les choses, loin de là. Il trouve que son fauteuil et tout ce qu’il engendre (travaux, accessibilité…) est assez gros comme ça et qu’il ne va pas en rajouter une couche avec ses états d’âme.

C’est bien pour cela que lorsque je parle de Rio et Miho, je m’imagine constamment qu’ils sont le couple qui s’aime le plus. Parce que Rio, lui, est capable de lire au travers des lignes de Miho. De nombreuses fois, dans l’écriture, il m’a montré certaines choses que je ne soupçonnais pas. Un soir, j’ai écrit une longue scène un peu dramatique, et le lendemain matin, j’ai eu le droit aux reproches de Rio, car je n’avais pas compris ce qui se passait dans le cœur de Miho (je l’ai effacée directement après, bien entendu).

J’associe toujours deux couleurs à mes personnages, et eux, ce sont les seules à n’en avoir qu’une seule : l’assemblage du jaune et du rouge, l’orange. Parce que pour moi, Miho et Rio sont des âmes sœurs.

Miho

Anniversaire : 17 novembre 1999

Nationalité : Croate par sa mère, anglais par son père

Orientation : gay

Surnom : Minuscule, en croate (pendant longtemps, le seul mot que Rio connaissait dans cette langue)

Couleur préférée : le jaune

Aime : le foot, Rio, Rio, et encore Rio, ses frères et sœurs

Déteste : les préjugés sur les footballeurs, l’homophobie latente dans le sport, certains de ses coéquipiers, quand on lui dit d’abandonner ses sentiments.

J'espère que lire tout cela vous aura mis l'eau à la bouche et que vous avez envie d'en savoir plus !

Résumé : 

Rio ne vit que pour une seule chose : le football. Courant après les ballons depuis sa plus tendre enfance, il court surtout après son rêve, celui de devenir joueur professionnel. Adulé par la moitié de son école, il porte fièrement son étiquette de joueur vedette.

Miho, son meilleur ami, est son parfait miroir. Se connaissant depuis l’enfance, d’abord rivaux puis coéquipiers, les deux jeunes hommes sont comme un seul être sur le terrain vert.

Les deux doigts de la main, les deux faces d’une même pièce, les surnoms pleuvent sur ceux qui semblent tout savoir l’un de l’autre. Mais la réalité les rattrape, tout comme les mensonges.
Lorsque l’automne arrive, en amenant avec lui la rentrée en dernière année et le début d’une nouvelle saison de football, les feuilles tombent, tout comme les masques.

24,99 

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