Lorsque j’ouvre les volets ce matin, j’ai l’immense surprise de découvrir les toits de Belfast recouvert d’une fine couche de neige. J’ai toujours adoré ça, parce que ça me rappelle que l’hiver arrive, et avec lui, toutes mes activités préférées. Maintenant que j’ai une copine tout à fait adorable, l’une de ces activités consiste à se réveiller à côté d’elle. Elle est d’ailleurs encore allongée entre les couvertures, et elle me fixe avec un demi-sourire qui me retourne le cœur à chaque fois que j’ai l’honneur de l’apercevoir.
— Bonjour, murmuré-je en m’approchant d’elle pour déposer un baiser sur son front.
Caroline ne me répond pas immédiatement. Elle me tend sa main, des éclats dans les yeux, pour me ramener contre elle. Je me laisse choir à ses côtés, parce que j’ai encore du temps ce matin. Et puis, j’en meurs d’envie.
— J’ai eu une idée, me glisse-t-elle. Et non, ce n’est pas ce que tu crois.
Mes joues se colorent doucement de rose, avant de répondre, pleine d’innocence. Ma tête est appuyée tout contre sa poitrine. La lumière de décembre souligne sa blondeur d’un reflet doré.
— Une idée ?
Les mains de Caroline viennent se perdre dans mes cheveux. Son visage, lui, se fend d’un gigantesque sourire. J’adore quand elle est ainsi. Elle ressemble à une enfant le soir de Noël, tellement impatiente d’ouvrir ses cadeaux qu’elle ne tient plus en place. Son cœur bat à toute vitesse dans sa poitrine, comme pour corroborer mes dires.
— J’aimerais qu’on fasse un calendrier de l’avent. Pas celui avec du chocolat, ou celui qu’Adil t’a offert, avec du thé. Quelque chose… pour nous. Après tout, c’est le premier Noël qu’on passe ensemble, et j’ai envie… de marquer le coup.
Je me redresse doucement de ma place, les deux mains de part et d’autre de son corps. Je continue à la fixer, intriguée par ce que je viens d’entendre.
— Pour nous ?
— Oui. Chaque jour, on se fabrique un moment. Une surprise, un souvenir, un truc rien qu’à nous. Je… j’ai envie de créer tout un tas de choses avec toi, Heather, et… j’ai pensé que c’était une idée originale de le faire de cette manière.
Je baisse la tête, le cœur piquant dans ma poitrine. J’adore son idée, parce que j’ai eu exactement la même il y a quelques années. Ça a été un véritable flop, car je ne me suis pas assez donnée. Je n’ai aucune envie de décevoir Caroline.
Celle-ci a bien remarqué mon trouble, et elle me saisit le bras. L’instant d’après, je suis retournée comme une crêpe sur le matelas, et elle me surmonte avec toute sa lumière. Ses cheveux, pour une fois détachés, me chatouillent le visage. Mais ce sur quoi je me concentre, ce sont ses yeux. Ses yeux qui me transpercent de part en part, et qui semblent me lire avec une facilité déconcertante.
— Ce n’est pas un concours de qui sera la plus romantique. C’est juste… j’ai envie qu’on se fasse plaisir, et je n’ai aucune envie d’attendre le vingt-quatre pour ça. J’ai envie de te rappeler à quel point je t’adore, parce que je sais qu’à certains moments, tu l’oublies.
— Il va falloir que tu arrêtes de prendre des cours de perspicacité avec Callahan, dis-je, avec un sourire bancal.
Je lui caresse la joue et je remets une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Celle-ci a vite fait de glisser et de revenir à sa place initiale.
— Je suis avec toi. Même si je sais que tu vas être bien plus douée que moi à ce genre de chose.
Elle rit, et comme toujours, c’est le plus beau son du monde.
— Je ne veux pas que tu sois douée. Je veux que tu sois toi.
Elle se penche vers moi, et son front frôle le mien. Elle sait que j’adore ce genre de petits gestes. Je ferme les yeux, et je me laisse guider par mes sens. La chair de poule qui recouvre ma peau, le parfum de citron de son éternel shampooing, le soyeux de ses cheveux.
— D’accord, dis-je tout bas. Je marche.
— Ouiiiii ! entends-je.
Je rouvre les yeux et je découvre le sourire de Caroline, qui lui mange la moitié du visage. Elle est tellement belle quand elle est elle-même.
— J’ai trop hâte de commencer ! continue-t-elle.
Elle me glisse un baiser sur la joue, puis un deuxième. Très vite, je me retrouve couverte de bisous — sauf sur la bouche, parce que nous venons de nous lever.
— En ce premier jour, je déclare que nous avons encore le droit de rester un peu au lit. De toute manière, nous ne commençons pas tout de suite.
Elle roule à mes côtés, et je peux enfin glisser mes mains dans ses cheveux soyeux. Nos fronts se rencontrent à nouveau, et je souris avec tout l’amour qu’elle m’inspire.
— Je suis tout à fait d’accord.
Anemone
10 décembre 2025 - 20h54 ·Hihihi j’ai trop hâte de lire ce calendrier, c’est trop cool comme idée. Merci pour ça !!
Ludivine Silvestre
10 décembre 2025 - 21h53 ·Avec grand plaisir ! Je m’amuse beaucoup avec Heather 💜