Je suis ta nébuleuse
Hyppolyte O’Brien
La genèse de Ciel de Constellations est liée à celle de Ciel d’hiver, puisque les deux livres étaient les mêmes, il y a quelques années de cela. Bien qu’à l’heure où j’écris ces lignes, Ciel de constellations est mon dernier livre, les personnages m’accompagnent en réalité depuis la fin de l’année 2016. Yahiko et Hyppolyte sont passés par de nombreux stades différents, et il s’agit du livre que j’ai le plus réécrit dans ma carrière d’autrice. L’histoire devait être, à la toute base, une saison principale, avec des personnages adolescents. Lors de la toute première écriture, alors que les évènements se déroulaient toujours au Japon, ma relation avec Hyppolyte s’est beaucoup détériorée, et j’en suis venue à la détester. Sa simple mention me faisait grimacer, et j’ai mis presque six ans avant d’enfin me réconcilier avec lui. C’est d’ailleurs à cause de cela que j’ai eu tant de mal à écrire ce roman, et que son statut est passé d’histoire principale à secondaire. J’avais décidé de ne plus me prendre la tête de faire un livre très long, et de ne pas me cantonner à l’adolescence de mes personnages. Mon inspiration s’étant enfin réveillée, et me menant enfin à quelque chose de concret, je me suis lancée avec une certaine peur. Même si je considère ce roman comme extrêmement court (57.000 mots), je suis très heureuse de l’avoir terminé.
Comme je l’ai dit dans le paragraphe au-dessus, Hyppolyte et moi, nous avons eu quelques différends. Son comportement dans la toute première version de son histoire était à des lieux de mes valeurs (il jouait avec les sentiments de toutes les personnes qui avaient l’audace d’en avoir pour lui) et il osait se plaindre que plus personne ne l’aimait (moi en premier lieu). Le pire là-dedans, c’est que je lui ai donné mon amour pour les étoiles, et plus encore pour les nébuleuses. Si Eliot est fasciné par le ciel en journée, pour Hyppolyte, c’est en soirée qu’il est le plus beau. J’étais presque dégoûtée que ce personnage soit si détestable, parce que sa passion pour les étoiles et l’espace était très plaisante à écrire.
Pendant au moins deux ans, j’ai catégoriquement refusé d’entendre parler d’Hyppolyte. Mes lectrices de la première heure, qui avaient lu la première version de ses aventures, me réclamaient la suite (ou même une réécriture), mais je ne pouvais pas m’y résoudre. Je n’arrivais pas à me réconcilier avec lui. La seule chose que j’étais capable de faire, c’est l’inclure dans ma liste de personnages secondaire, voire tertiaire, que l’on croise au détour d’un couloir ou avec sa sœur jumelle, Lola.
Pourtant, c’est lui qui m’a envoyé l’idée du scénario de son livre : écrire une version de lui bien loin de son adolescence, pleinement adulte, aux portes de devenir docteur en astrophysique (métier que j’aurais pu faire dans mes nombreuses autres vies). C’est lui qui m’a décrit sa situation, celle de Yahiko, celle de sa sœur. C’est avec lui que je prends la parole en premier (puisque le roman est à deux voix). Finalement, je crois qu’en bouclant son histoire, j’ai aussi fait la paix avec Hyppolyte.
Anniversaire : le 1er avril 1999
Nationalité : est né en France, avec un père écossais et une mère norvégienne
Surnom : Hyp’, Nébuleuse
Orientation : gay
Aime : sa sœur, Yahiko, les Paris-Brest, la cuisine, la pâtisserie de la maman de Yahiko, les étoiles, les nébuleuses, la sensation qu’on est tout petit quand on observe l’espace.
Déteste : la majorité des gens autour de lui (excepté ceux dans la liste ci-dessus), il voue une haine sans borne à une certaine personne qui a osé faire souffrir sa sœur chérie, ses parents
Contrairement à son amoureux, je n’ai jamais eu le moindre problème avec Yahiko. C’est presque tout l’inverse : j’étais presque triste de ne pas m’intéresser à l’histoire d’Hyppolyte, parce que cela voulait forcément dire que je laisserais Yahiko de côté. Il était bien entendu hors de question de lui trouver un autre amoureux : pour lui, c’était Hyppolyte ou personne d’autre.
Yahiko est né lors de mon observation des trains. Je venais de déménager dans une ville dotée d’une gare, et j’allais à la fac en train. Comme je suis quelqu’un qui déteste le retard, j’étais souvent là en avance. L’idée d’un personnage observant les trains de marchandises passer est apparue quand j’ai senti le vent qu’il produisait sur ma peau. Je l’ai tout de suite adorée, et Yahiko est né.
Yahiko me ressemble sur de nombreux points : j’aime autant les chats que lui (bien que je n’ai pas la chance d’en posséder un, contrairement à lui), tout comme les Paris-Brest. Mais ce qui est le plus flagrant évidemment, c’est que nous partageons notre métier.
Hyppolyte et Yahiko sont le deuxième couple que j’ai créé. Si j’ai donné mon amour des livres à Eliot, j’ai offert l’un de mes métiers à Yahiko. Par contre, je ne tenais pas à ce qu’il écrive de la romance comme moi ; étant donné qu’en ce moment, la fantasy a la cote, j’ai construit tout un univers (les Chroniques de Cristal) pour lui. J’ai bien entendu glissé quelques références aux Cieux, comme le fait que les tomes se répondent, ou que les personnages soient diversifiés. Le métier de Yahiko m’a aussi permis d’exprimer certaines choses sur le monde de l’écriture. Ça m’a fait beaucoup de bien de laisser sortir quelques émotions qui avaient bien besoin d’être extériorisées.
Anniversaire : 17 avril 1999
Nationalité : Japonais
Orientation : gay
Surnom : Yaya-chan, Nébuleuse
Couleur préférée : le noir
Aime : son chat, sa maman, l’écriture, Hyppolyte, le quai numéro 8 de la gare Centrale de Belfast
Déteste : les gens qui lui demandent de mettre des lunettes pour cacher ses yeux, exprimer ses émotions en public, se sentir de trop parce qu’il ne comprend pas les codes sociaux.
J’espère que vous avez désormais envie d’en savoir un peu plus sur mes personnages. Pour acheter le livre, c’est par là !
Hyppolyte est en passe de devenir docteur en astrophysique. Étudiant à l’université d’Oxford depuis plus de neuf ans, il ne sait que faire de sa vie une fois le titre obtenu. Du fond de son bureau, entouré de livres et de théories invérifiables, il ne sait plus où sont les étoiles qui symbolisent son rêve…